Vous vous souviendrez peut-être d’un premier article que j’avais écrit au sujet du parage naturel : soigner la pourriture de la fourchette et réhabiliter les sabots. Cet article en est la suite, il permet de suivre ce cheval et ses sabot, trois mois plus tard…
Table des matières
L’idée est de partager avec vous un cas pratique afin de démontrer comment les méthodes de parage naturel, soigneusement appliquées à nos partenaires équins, ne peuvent qu’être bénéfiques. Le paramètre le plus important à garder à l’esprit est le temps, c’est la quatrième dimension du sabot : sa capacité à se régénérer de manière saine lorsqu’il est correctement supporté par un parage non-intrusif.
Sabot antérieur gauche
Le tout premier parage a eu lieu le 19 mars, le sabot était très endommagé : la fourchette était détruite par la pourriture, les parois bien trop longues, les talons contractés… Après avoir étudié les méthodes de parage naturel, j’ai décidé de prendre personnellement soin des sabots de mon cheval et me suis mis au travail ! Un mois plus tard, l’on pouvait remarquer les premiers changements bien qu’il y avait toujours beaucoup de choses à améliorer. Je crois que le plus intéressant est d’observer comment la fourchette repousse, droite depuis les glômes, s’écartant légèrement au niveau de la lacune médiane.
La troisième photographie a été prise le 1er juillet, un jour après le dernier parage de maintenance. Depuis les deux premiers parages, qui furent des opérations assez “compliquées”, la maintenance est chose facile : râper les parois à une longueur raisonnable, prendre soin des talons et râper le mustang roll. La fourchette s’est élargie et épaissie, ce qui aidera le cheval à améliorer l’impact de son pied. L’objectif est de l’aider à poser le talon en premier au moment du poser au sol afin de reconstruire les cartilages ungulaires et de ramener l’os du pied à sa place, plus haut dans la paroi. Un autre changement positif est le dôme solaire qui prend forme.
Il reste cependant encore beaucoup à faire, on peut effectivement noter la position basse de l’os du pied : les lacunes latérales sont particulièrement peu profondes à la pointe de la fourchette, ce qui est un signe d’enfoncement de la troisième phalange. De plus, l’on peut observer la pointe de l’os sous la sole (ligne semi-circulaire marron)…
Cette ligne montre que la paroi est trop en avant, car elle devrait se trouver à environ un centimètre du bord seulement. Ce qui est confirmé par l’avalure du nouveau sabot : les premiers 4 cm de la paroi, sous le bourrelet, montrent comment le sabot tente de pousser. Tirez un trait à partir de cette avalure jusqu’en bas du sabot et vous noterez un angle de déformation passé le premier tiers d’avalure.
Sabot antérieur gauche
J’ai choisi le postérieur gauche car mon cheval avait tendance à boîter sur ce pied au galop. La première photographie montre clairement la déformation du sabot : barres proéminentes, talon gauche trop large, déséquilibre, fourchette endommagée…
Un mois plus tard, l’on pouvait observer les premiers changements : les barres et les talons prenant une forme plus normale, la fourchette étant plus propre et mieux formée.
Trois mois après le premier parage, les choses se sont nettement améliorées. La forme générale du sabot est plus en accord avec sa forme naturelle. D’autre part, les talons sont mieux équilibrés, bien qu’ils ne soient pas aussi courts qu’ils le devraient, dans la mesure où les tissus internes ne sont pas revenus à la normale. L’on peut observer comment la fourchette s’est élargie et comment la lacune latérale s’est remplie, mais elle est encore trop fine et fragile pour porter correctement le poids du cheval sur l’arrière du pied.
Talons contractés
La comparaison du même sabot, vu de côté, permet de voir comment celui-ci s’est développé au cours des trois derniers mois. Il s’agissait d’un exemple-type de sabots contractés et d’une paroi convexe. Trois mois plus tard, la même prise de vue montre un sabot plus large, épousant mieux le sol. Les talons remontent aussi peu à peu.
Pourriture de la fourchette
La vue depuis les glômes montre aussi très bien à quel point le sabot était endommagé. Les bactéries ont clairement fait pourrir la fourchette.
La seconde photographie, trois mois plus tard, montre les développements : une fourchette plus saine mais qui a besoin de croître, des talons mieux équilibrés.
En conclusion, il ne s’agit là que d’une étape intermédiaire : les sabots sont clairement en meilleure santé que trois mois plus tôt, mais il reste du chemin à parcourir avant d’avoir des pieds sains et forts.