L’idée de cet article est de partager des idées d’ordre général et des astuces afin de démontrer que le parage naturel peut aider les chevaux et poneys victimes de fourbure.
Table des matières
Il est incroyable de constater le nombre de chevaux atteints de fourbure dans nos élevages, écoles d’équitation, ranches et autres centres équestres. La fourbure commence dès lors que la paroi commence à se séparer de l’os du pied, situation qui arrive fréquemment à cause d’un mode de vie déséquilibré : un régime trop riche (des tonnes d’hydrates de carbone) et une activité trop faible (beaucoup de chevaux ne connaissant que le box et le paddock).
Avant-parage
Ce poney a une longue histoire de fourbure, arborant ces sabots évasés pendant des années et boitillant d’une crise à l’autre. Au moment de notre rencontre, il pouvait à peine marcher et passait la plupart de son temps allongé sur le sol (la vidéo ci-dessus illustre son pas, à la manière d’une personne âgée). J’ai sélectionné les photographies du sabot antérieur gauche pour illustrer cet article mais n’importe quel autre sabot aurait pu faire l’affaire car ils étaient tous en mauvais état.
En jetant un œil aux images ci-dessous, l’on comprend mieux pourquoi marcher lui était si douloureux : les parois sont très longues et évasées, la fourchette est en suspension et le poney n’a donc aucun support à l’arrière du pied, les talons sont trop hauts et poussent l’os du pied à dévier dans sa capsule, d’où l’épaisse ligne blanche qui longe P3 (troisième photo).
Si vous ne connaissez pas la signification de certains termes usités ci-dessus, n’hésitez pas à vous renseigner sur ce document très bien fait pour en savoir plus.
L’objectif du premier parage était de soulager la douleur. Pour y parvenir, il me fallait aider le poney à marcher à nouveau correctement, j’ai donc réduit les talons autant que faire se peut mais ai laissé suffisamment de matière pour supporter l’arrière du pied et éviter un excès de pression sur la fourchette dans les premiers jours et semaines. Ensuite, il m’a fallu raccourcir la pince afin de positionner le point de basculement juste en avant de la ligne blanche.
Étapes du parage :
• Fourchette : j’ai coupé les excès qui auraient pu cacher une infection mais ai laissé un maximum de matière pour soutenir le poids du poney ;
• Barres : je les ai coupées juste au-dessus du niveau de la sole vive ;
• Sole : la sole était déjà trop fine, je n’ai donc enlevé que les résidus autour de la fourchette et dans la continuité des barres ;
• Talons : je les ai réduits à quelques millimètres au-dessus du niveau de la sole vive ;
• Parois : j’ai râpé la paroi tout autour du sabot afin de lui donner une forme plus naturelle ;
• Pince : je l’ai raccourcie autant que possible, mais ai laissé suffisamment de chair feuilletée pour compenser la finesse de la paroi.
Deux mois et demi plus tard
Ce parage de maintenance était le second depuis notre première rencontre. Les images qui suivent ont été prises 24 heures après le parage (problème de batterie arrivé le jour-J ;o).
Sur la première photo ci-dessous, vous pouvez noter une petite ligne horizontale au premier quart du sabot, juste au-dessus des traces de râpes sur la paroi. Si vous observez le même sabot deux mois plus tôt, vous pouvez retrouver cette ligne à une distance quasi identique de la couronne, alors que près de cinq centimètres de paroi ont été coupés depuis. Vous pouvez aussi noter l’anneau en haut de la paroi qui marque le moment à partir duquel j’ai commencé à suivre ce sabot.
Les résultats les plus remarquables se trouvent sous (et dans) le sabot… La fourchette s’est joliment développée depuis qu’elle a recouvré son rôle, les barres se maintiennent presque d’elles-mêmes et le sabot a une forme générale bien plus naturelle (observez la distance qui sépare la pointe de la fourchette du bout de la pince et comparez-la aux photos prises auparavant). Le seul bémol concerne la sole, encore trop fine sous l’os du pied, mais le sabot a besoin de plus de temps pour guérir.
IMPORTANT :
Le parage n’est qu’une petite partie du processus de guérison. Il n’est pas possible d’aider un cheval ou un poney de se défaire d’une fourbure si son régime alimentaire n’est pas correctement évalué et équilibré. D’autre part, si le cheval passe ses journées en box, les structures et tissus internes du sabot ne pourront pas se développer correctement et la guérison pourrait être très longue et fastidieuse.