« La raison pour laquelle les punitions sont inutiles, c’est qu’elles arrivent trop tard, le cheval ne peut donc pas les comprendre. De leur point de vue, ils se font juste taper dessus, sans aucune raison. »
7 Clinics, Betty Staley
Betty Staley a su trouver, à mon avis, les bons mots pour parler de cette notion de punition et je ne peux m’empêcher de faire circuler le message. La punition, telle que frapper votre cheval de votre propre main, à coups de cravache ou d’éperons, est un acte complètement dénué de sens. Au bout du compte, un tel comportement peut vous amener à prendre des risques sans le savoir, et vous obtiendrez finalement un résultat tout à fait opposé à ce que vous recherchiez.
Nous devrions toujours garder à l’esprit que les chevaux ont un instinct de conservation très fort qui, combiné à une mémoire remarquable, les amènera très rapidement à craindre les hommes s’ils ont pour habitude d’être approchés à l’aide de cette méthode punitive.
Pourquoi des punitions ?
Tous ceux qui ont pris le temps de réfléchir au sens de leur vie, à leurs relations vis-à-vis des autres êtres (humains ou animaux) seront probablement déjà convaincus de cela. Pour les autres, ceux pour qui la vie n’a pas laissé suffisamment d’options leur permettant de prendre le temps de réfléchir à ces questions, des arguments plus pragmatiques devraient pouvoir les convaincre :
- Le timing est un élément-clef d’un bon entraînement. Les punitions sont toujours infligées tardivement, quelques secondes après que l’acte malheureux ait été commis. De sorte que le cheval ne comprend pas pourquoi il est tapé, il en viendra peut-être même à assimiler ce coup à une situation différente de celle qui a causé la punition.
- Les punitions sont le fruit de la colère. Vous n’avez pas besoin d’un philosophe ou d’un grand maître pour comprendre que la colère n’est jamais bonne conseillère. Vous ne pouvez pratiquer une belle équitation si vous perdez votre sang-froid.
- Les punitions sont une conséquence de la frustration, celle qui vient du manque de connaissance. Pour faire simple, un cavalier qui frappe son cheval exprime ouvertement son incapacité à être homme ou femme de cheval. Réfléchissez-y bien : la seule raison pour laquelle votre cheval ne fait pas ce que vous souhaitez, c’est que vous n’avez pas su le lui demander correctement.
Pour devenir un bon horseman, vous devez pouvoir vous contrôler, vous remettre en question et respecter le cheval :
- Se contrôler – Restez calme en toutes circonstances, n’hésitez pas à faire une pause si vous sentez l’énervement pointer. Il est souvent bien plus productif de s’arrêter et de passer quelques minutes tranquilles avec votre cheval plutôt que de vouloir forcer un exercice. Saisissez cette occasion pour le caresser sur tout le corps, le désensibiliser à votre main.
- Se remettre en question – En tant qu’Homo Sapiens Sapiens, vous êtes la créature la plus intelligente à fouler la poussière du manège ou de la carrière (si ce n’est pas le cas, laissez tomber tout de suite !). La plus intelligente ne veut pas pour autant dire la plus importante. Cela veut simplement dire que vous êtes responsable des autres créatures partageant cet espace. Vous êtes donc aussi celui qui doit se remettre en question si quelque chose ne fonctionne pas.
- Respecter – Ce mot en dit long. Mettez votre ego de côté et rappelez-vous que ce quadrupède en face de vous a les mêmes droits que vous face à la vie, qu’il a le droit d’être traité avec douceur et justesse. Une règle très simple à suivre : vous devez être capable de subir tout ce que vous infligez à votre cheval…
Eh oui, vous allez peut-être devoir vous débarrassez de cette cravache et de vos éperons tout neufs !